Sarcome Ostéogenique

« J’avais 16 ans quand j’ai senti pour la première fois une douleur dans ma jambe gauche dans une bousculade lors un match de rugby. Les rayons X montraient une petite croissance sous mon genou. Les médecins m’avisèrent de ne pas m’inquiéter et de seulement ne pas exercer de sports de contact pour environ un an. Le problème s’est  alors empiré et j’ai commencé à boiter. Après une chute en ski nautique, je ne pouvais même plus marcher. Après 3 mois, je suis retourné pour une seconde série de rayons X et c’est à ce moment qu’on m’a annoncé la présence d’une énorme cellule cancéreuse sous mon tibia gauche, laquelle devait être retirée sur le champ. La tumeur fut retirée l’après-midi même. Le chirurgien orthopédiste affirma que l’opération avait été un succès et que le pire qui puisse m’arriver était l’amputation.

Je suis resté à la maison durant 6 semaines après l’opération et je récupérais assez rapidement. Ma vie semblait retourner à la normale jusqu’au jour où après m'être levée du lit, je suis tombée par terre en douleurs. La semaine suivante je ne pouvais même plus m’alimenter. En deux semaines, j’étais confinée au sofa, j’avais beaucoup de sueurs. Je ne voulais plus voir personne d’autre que ma famille immédiate. Mes parents avaient peur de m’amener à l’hôpital puisqu’ils anticipaient l’amputation. En juin cependant, mon père pris la décision de me faire voir un médecin. Je ne pouvais continuer ainsi puisque ma condition se détériorait. J’avais perdu plus de la moitié de mon poids et je n’avais pas d’énergie. La tumeur était tellement grosse qu’elle avait transpercée m’a peau. J’avais très mal.

Le lundi suivant, j’avais rendez-vous avec celui qu’on nommait comme étant le meilleur chirurgien orthopédiste des environs. Puisqu’on avait trop attendu avant de consulter, on devait s’assurer que le cancer n’avait pas atteint les poumons. Ce n’était pas le cas mais le médecin insistait pour que l’on procède à l’amputation. Selon lui c’était une question de vie ou de mort. Il n’y avait aucune alternative. Je ne pouvais pas considérer l’amputation à 17 ans. Je sortis de l’hôpital car je ne pouvais plus y rester mentalement.

Dans les semaines qui suivirent mon départ de l’hôpital, mes parents furent victimes d’énormes pressions de la part de collègues et d’autres personnes de la communauté. Malgré tout, ils se rallièrent à moi. Une patiente de mon père lui amena un livre en lui disant : « Lisez ceci… ça pourrait changer votre vie! » Il s’agissait du livre « La Galilée du Microscope » de Christopher Bird. Le livre racontait la vie de ce chercheur français habitant maintenant le Québec qui avait découvert la somatide et inventé le 714X, un produit qui aidait à optimiser le système immunitaire et donc aidait à enrayer la maladie.

En 5 jours, mes parents étaient à mon chevet pour m’injecter le produit. Nous avions enfin espoir à nouveau. J’ai commencé à sentir une différence après environ 5 jours de traitement. J’avais d’abord moins mal. Après le premier cycle de 21 jours de traitement, je recommençais à m’alimenter et la douleur avait énormément diminué. Après 2 cycles je recommençais à avoir de l’énergie et le plus important était que la tumeur commençait à changer d’aspect. Plus j’avançais dans les cycles, mieux je me sentais. Après 4 cycles, je mangeais normalement, je n’avais plus mal et je me sentais bien. Je n’avais pas la mobilité complète de ma jambe et la tumeur était encore à l’extérieure mais elle avait commencé à mourir et elle revenait tranquillement vers l’intérieur de ma jambe.

Au mois de février suivant, après je ne sais trop combien de cycles de 714X, mon père décida de m’amener rencontrer Gaston Naessens au Québec. Je me sentais bien. Je marchais, même si ce n’était pas très loin. La tumeur était toujours en partie à l’extérieure de ma jambe mais elle était maintenant au tiers de sa grosseur.  Rien ne sert de vous dire à quel point il est extraordinaire de rencontrer la personne responsable de votre guérison.
J’ai continué à prendre du 714X par la suite pour toujours me sentir de mieux en mieux. La tumeur finit par se résorber. Je crois avoir pris 10 cycles en tout.

Je suis retourné à l’université, chose que je ne croyais plus possible un an auparavant. Mes objectifs de cette année sont d’aller faire du Héli-Ski dans l’Oural avant de déménager en Amérique du Sud pour l’hiver pour apprécier pleinement l’altitude de la Cordillère des Andes pour ensuite me tourner vers le Costa Rica pour quelques mois. »

Il y a 10 ans, mon objectif était de survivre…